Les poèmes de Mahine se sont envolés et ont échappé à La Fabrique, nous avons pu les rattraper. Qu’ils se promènent maintenant sur la « toile »…
Souvenirs
Te souviens-tu de cet été, les pieds dans la rivière,
nous traquions les écrevisses comme si cela avait été des pépites d’or.
Et nous rentrions le soir, la fierté sur les épaules et les captures dans des seaux.
Te souviens-tu de cet été, les mains terreuses et les shorts tâchés, nous construisions des cabanes. Une cabane de noisetier, de branches et de fougères,
mais surtout de cœurs candides, puérils et innocents.
Te souviens-tu de cet été , le sommeil dans la tente,
l’orage a déchiré le ciel au-dessus de nos rêves et planches sur la tête,
nous avons couru trouver refuge.
Te souviens-tu de cet été où nos âmes enfantines
vagabondaient sur les forêts et les collines de la Rongère.
Mahine Cadet
Cette année
Cette année,
l’hiver et ses neiges monotones se sont éloignés
pour entendre le rire du printemps,
et voir fleurir les prairies de ton visage.
Mais quand l’été est arrivé,
le soleil de ta joie a éclaté
et a séché la pluie de tes larmes
qui ont coulé sur des espoirs égarés.
L’odeur de l’automne est tombée
où se lève la brume de tes rancunes
qui se dissipe en nuage de culpabilité.
Mais le vent des paroles consolatrices
aura toujours révélé sa présence
et a emporté les feuilles de ta tristesse.
Et l’hiver, c’est celui-là,
celui que je passe avec toi.
Mahine Cadet
Un pays trépassant, dépourvu de réflexion intelligente
Une jeunesse inculte qui fait choir la société dans l’ignorance
Un pays trépassant, des rues inertes où le silence est roi.
Ils ont tous déserté dans les centres commerciaux.
Ils s’y entassent comme des moutons et dépensent sans trêve.
Les autres restent chez eux, le derche posé sur le canapé,
l’esprit vide pour mieux le bourrer de conneries et de mensonges illustrés.
Juste les fantoches de l’État.
Un pays trépassant,
ces imbéciles heureux ne savent même pas parler leur langue et encore moins l’écrire.
On va carrément changer l’histoire des mots
pour leur faire croire qu’ils vont devenir plus intelligents.
Un pays trépassant ; ils ne savent que gueuler et frapper pour s’imposer,
et la répartie et les arguments viennent après.
Le charisme vient de la force et non de l’esprit.
La France meurt, et si tu veux l’en empêcher, fais éclore une nouvelle ère, une ère intellectuelle, l’ère de l’indépendance.
Mahine Cadet